Baromètre février 2022:
des facteurs externes pèsent sur le commerce

Le soupir de soulagement que le pays a poussé lorsqu'on est passé en code jaune pour le corona n'a pas débouché sur une liesse générale. En effet, on a peut-être surmonté - entre guillemets - le corona mais beaucoup d'autres nuages sombres ont pris sa place. Le consommateur s'est retrouvé avec de nouveaux chats à fouetter. A commencer par la guerre en Ukraine, qui entraîne son lot de soucis et exerce à nouveau une pression sur le budget des ménages.
Des habitudes d'achat différentes
Les prix de l'électricité, du gaz et du carburant s'envolent. L'inflation dans notre pays rend la vie encore plus chère. En outre, il semble que les habitudes d'achat des consommateurs aient radicalement changé au cours des deux dernières années: la vente par internet s'est imposée plus que jamais auprès des consommateurs. Ce sont surtout les grands acteurs étrangers comme Bol et Amazon qui ont fait de bonnes affaires. Pour de nombreux consommateurs, l'achat en ligne signifie plus de confort et de services. D'autant que, dans la plupart des cas, les articles qui ne conviennent pas peuvent être retournés sans problème. Les grandes filiales belges dotées d'un bon e-shop en ont également profité, mais le petit détaillant traditionnel avec un seul point de vente est passé à côté de certains bénéfices. Pour la grande majorité des détaillants de chaussures traditionnels, la vente en ligne est une activité déficitaire, qui prend du temps et qui exerce une pression sur les stocks en magasin.
Augmentation du nombre de boutiques en ligne
En 2021, les boutiques en ligne belges ont généré un chiffre d'affaires de 11,7 milliards d'euros, soit un tiers de plus qu'en 2020. Le nombre de transactions a encore augmenté (de 39%) pour atteindre plus de 150 millions. C'est ce que révèle la fédération de commerce électronique SafeShops.be, partenaire du NSZ (Syndicat neutre des indépendants), sur base des données des opérateurs de paiement. "Le changement de comportement des consommateurs en ligne se poursuit et s'accentue même", déclare Greet Dekocker, managing director de SafeShops. A la fin de l'année dernière, la fédération comptait 56.642 boutiques en ligne en Belgique. Ce chiffre est supérieur de 17,5% à celui de l'année précédente. Les nouveaux arrivants sont principalement des petites et des micro-boutiques en ligne. Ces catégories représentent 97% de l'ensemble des magasins en ligne.

De nouvelles habitudes
De nombreux autres facteurs influencent également l'activité du commerce de détail: la nouvelle collection printemps/été est lente à arriver. C'est ennuyeux, car de nombreux collègues avaient effectué leurs achats de manière plus prudente (lire: plus parcimonieuse). Les déplacements des dates de soldes suscitent également des points d'interrogation et, en raison de la politique de distanciation de 1,5 m due au corona, les contacts spontanés entre collègues de la chaussure sont beaucoup moins nombreux. Plusieurs détaillants de chaussures se plaignent que des réductions (cachées ou non) sont accordés sous toutes les formes possibles. "C'est un mauvais signal à l'égard du consommateur", dit un collègue. "Les clients sont de plus en plus difficiles et supposent que les marges bénéficiaires sont trop élevées, ce qui permet aux magasins de proposer des réductions toute l'année." Un clou que nous essayons d'enfoncer depuis des années mais un phénomène qui est parfois compréhensible, lorsque la caisse est vide et que les coûts ne cessent d'augmenter. On ne peut donc s'empêcher de penser au proverbe allemand: "Das Leben is am schwersten, drei Tage vor dem Ersten".